La Grotte de Balerne dans le Jura : de l'initiation à la progression technique en spéléologie

technique de corde à la Grotte de Balerne

16 avril 2022

La Grotte de Balerne dans le Jura : de l’initiation à la progression technique en spéléologie

Initiation Spéléo dans le Jura

Grotte de Balerne – SPELEOLOGIE

Pourquoi s’initier à la spéléologie à Balerne ?

Réputée une des grottes les plus intéressantes et variées pour découvrir la spéléologie dans le Jura, La grotte de Balerne est aussi l’une des plus proche géographiquement des canyons de Malvaux et Langouette.

A quelle saison peut on pratiquer la spéléo dans le Jura ?

Techniques de cordes en spéléologie

L’entrée de la cavité est située à proximité de Champagnole, à 600 mètres d’altitude, ce qui garanti une température d’environ 11°C à l’intérieur de la grotte toute l’année et permet de pratiquer en toutes saisons.

Le caractère fossile de cette grotte associé au très faible débit du ruisseau s’écoulant au fond du méandre permettent de mener des explorations sur les différents itinéraires sans se soucier de la météo.

D’autre part, des chauves-souris hibernent dans cette grotte et nous ne devons pas prendre le risque de perturber leur sommeil en hiver. Les visites en hiver seront rares et discrètes.

Pour résumer, 365 jours / an, nous pouvons explorer la cavité de Balerne avec des précausions en hiver !

Encadrement à la Grotte de Balerne

Grotte de Balerne, spéléo initiation ou perfectionnement ?

Une fois à l’intérieur de la grotte, divers cheminements sont possibles en fonction de la technicité choisie.

La marche d’approche se fait encordée pour tous mais une fois à l’intérieur, nous pouvons explorer la cavité jusqu’à la salle des vasques sans utiliser de cordes ou matériel technique.

En allant vers la Grotte de Balerne (Mont sur Monnet – Jura)

Il est aussi envisageable de faire des ateliers (main-courante, rappel voir remontée sur corde) pour apprendre les techniques de déplacement sur corde en sécurité en spéléo.

Le parcours allant jusqu’au lac terminal tout au fond de la cavité est accessible en période de sécheresse. Il reste le plus exigeant, réservé à des sorties journée pour des aventuriers dynamiques. Cet itinéraire nécessite l’utilisation de matériel pour remonter sur corde mais garanti une aventure inoubliable.

Pourquoi la grotte de Balerne est au centre de toutes les attentions ?

Tout le secteur de la grotte se situe à l’intérieur de la Zone d’intérêt écologique faunistique et floristique (ZNIEFF) englobant la falaise, les bois et les pâturages de la reculée de Balerne.

L’accès à la grotte se fait le plus discrètement possible, car bien qu’autorisé, le sentier est au pied de la falaise qui est régit par un arrêté préfectoral de protection du biotope (APPB) visant notamment à limiter le dérangement du faucon pèlerin, qui trouve refuge dans les reliefs de la falaise.

Une attention très particulière est requise pendant la période de nidification du 15 février au 15 juin.

Les roches calcaires entourant la Grotte abritent elles aussi des plantes soumises à des conditions extrêmes, ce qui donne à cette forteresse naturelle un intérêt écologique majeur.

Le sentier, surplombé par d’impressionnantes corniches est régulièrement partagé avec le chamois et autres mammifères. Ce chemin offre une vue incroyable sur le domaine de l’ancienne abbaye de Balerne dont la première construction menée sous l’autorité des moines bénédictins remonte au douzième siècle.

Qu’y a t’il de si précieu dans la grotte de balerne ?

La grotte, située au cœur de la ZNIEFF abrite environ 7 espèces de Chauve souris, Barbastelle d ‘Europe, Minioptères, Murins, Vespertillon à oreilles échancrées, Grand Murin, Petit et Grand Rhinolophe.

Du fait de l’isolement, la fréquentation humaine du site n’est actuellement pas considérée comme une menace, cependant attention à ne pas dégrader le milieu, ne laissez aucune trace de votre passage et ne ramassez rien non plus évidement.

Éviter une trop forte fréquentation, trop régulière qui aurait des conséquences sur la quiétude du milieu souterrain.

Il est conseillé de limiter les visites en période hivernale pour éviter le dérangement des nombreux Chiroptères présents dans cette cavité pendant leur période d’hibernation.

De nombreux fossiles sont visibles dont notamment les fameuses coquilles d’huîtres dans la salle des vasques.

Bien que partiellement dégradées, de magnifiques concrétions subsistent dans les zones arrosées.

A quoi s’attendre lors d’une exploration de la grotte de Balerne ?

Soyez vigilants, la vire permettant l’accès à la grotte nécessite d’être équipé de corde et baudrier car sans ce matériel, la marche d’approche peut s’avérer ponctuellement dangereuse.

La grotte s’ouvre quelques 3 mètres sous la vire après près de 500m de marche.

Spéléologues s’équipants dans l’entrée de la grotte de Balerne dans le Jura

Le porche d’entrée met directement dans l’ambiance, le plafond d’une planéité surprenante mène à un boyau qui oblige à poser genoux à terre sur quelques mètres pour donner accès à la galerie principale.

La suite de la grotte, plus spacieuse et confortable permet de se déplacer debout, un méandre donne accès à la salle des promeneurs.

En continuant l’exploration, en bas de cette salle, nous retrouvons le cours actif de la cavité.

A partir de là, le sol sera humide, argileux et donc glissant, une voûte régulière en plafond indique le caractère noyé de la galerie lors de la phase de creusement.

Quelques cailloux permettent par un jeux d’équilibre de suivre un ruisseau temporaire qui nous mène au « trou de serrure » passage franchissable à condition de trouver la bonne position mais shuntable en empruntant « l’escarpement » passage plus aérien.

La visite se poursuit jusqu’à la salle des vasques, départ de la main courante menant au rappel du lac terminal marquant le fond de la cavité à -43m de profondeur.

Que connaît on des histoires de la grotte de Balerne ?

Le porche d’entrée, jadis fermé par une lourde porte de Bois équipée d’un verrou, a certainement servi d’abris temporaire aux populations locales depuis le 12ème siècle, période à laquelle le secteur de l’abbaye connut une forte activité.

D’après Alphonse Rousset (Dictionnaire du Jura – 1856) cette caverne servit de refuge aux populations locales en temps de guerre, en l’an 1668. Le 20 février, les hommes de Mont, choisirent le Sieur Benoît de Poligny pour être leur commandant alors qu’ils serraient campés dans les rochers de l’Abbaye de Ney.

Il sera plus tard exigé un impôt à tous ceux qui s’étaient cachés dans la baume, Mais les religieux de l’abbaye s’y opposèrent, estimant que les villageois des alentours avaient cherché un refuge dans la vaste cavité ouverte dans les rochers proche du monastère.

Dans un passé plus récent en janvier 1871 lors de l’invasion Prusse, les habitants de Ney se sont réfugié dans cette même cavité.

La première exploration spéléologique dans cette grotte eu lieu en 1893.

Le lac terminal fût atteint pour la première fois en 1933.