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L’occupation des grottes de Franche-Comté.

En Franche-Comté plus de 5000 grottes et gouffres sont répertoriés.
Durant les différentes invasions les grottes horizontales les plus accessibles ont servi d’abris aux habitants des villages avoisinants.
Les historiens parlent le plus souvent des occupations durant la guerre de dix ans, mais les premières occupations connues datent de l’âge du bronze environ 1000 ans avant JC : baume de Sancey (Doubs).
Donc les réfugiés du 17ème siècle ne furent pas les premiers à suivre le chemin des grottes, bien avant eux, leurs ancêtres du Moyen âge et de l’Antiquité l’avaient déjà emprunté.
Les occupations connues les plus récentes sont :
– En 1475 pendant l’invasion des Suisses.
– En 1595 durant l’invasion des troupes d’Henri IV
– De 1634 à 1644 pendant la guerre de dix ans invasion des mercenaires Suédois : dans le jura (grotte de Balerne). Dans le Doubs (grottes de Waroly, grotte du Mémont, grotte du Lançot, grotte des faux monnayeurs).
– En 1653/1654 pendant la Fronde
– En 1789 pendant la Révolution française (les prêtres réfractaires).

Source : LOUIS G. du village à la caverne

Les cavernes qui servirent de refuge aux comtois pendant la guerre de dix ans avaient été occupées et fortifiées depuis longtemps. A chaque période troublée, la population retrouvait ces châteaux naturels et s’efforçait de refaire ou d’améliorer les structures existantes en fonction des besoins du moment.
La vie dans ces grottes cachettes n’était pas aussi terrifiante que l’on ait pu l’imaginer.
En effet les réfugiés des grottes ne regagnaient leur retraite qu’à la dernière limite, quand le danger approchait, sinon ils vivaient normalement à l’extérieur et vaquaient à leurs occupations.
Les problèmes que les occupants durent résoudre, à l’intérieur des cavernes, étaient à peu près les mêmes que ceux rencontrés par les occupants des châteaux : l’eau, le chauffage, la nourriture, les difficultés de faire vivre un nombre de personnes dans un espace limité… avec la hantise d’une attaque d’un blocus ou d’une épidémie.
L’eau était sans aucun doute la question la plus facile à régler puisqu’on la trouvait, soit à l’intérieur même des cavernes soit à proximité. En revanche l’approvisionnement en nourriture restait le souci primordial, même si les réfugiés ne gagnaient jamais leur abri sans avoir au préalable déposé vivres et céréales.
Ainsi les grottes de Franche-Comté ont bien servi de refuge à la population pendant les heures sombres des différentes invasions ; le fait est certifié par les archives.

Entrée de la grotte du Mémont (D. Groslambert – Noa Guides)

Sources
FEBVRE, Lucien. 1976. Histoire de la Franche-Comté, Paris, 1922, rééd. Lafitte Reprints, Marseille, p. 201.
LOUIS, Gérard. 1998. La Guerre de Dix Ans (1634-1644), Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, vol. 651, Paris.
LOUIS, Gérard, 2002, Du village à la caverne : les grottes de Franche-Comté pendant la guerre de Trente Ans, in Christian Desplat (dir.), Les villageois
Presses universitaires du Midi